Déclaration de solidarité et de coopération Un appel à un soutien concerté dans nos efforts pour freiner le COVID19

Le COVID-19 est une menace mondiale pour l’humanité qui ne peut être traitée que par la
solidarité, la coopération et la coordination mondiales.
Nous, membres du groupe g7+, nous nous joignons à nos partenaires pour exprimer notre
profonde solidarité avec les nations touchées par le COVID-19 et notre sympathie pour les
victimes de cette pandémie. Le groupe g7+ s’est engagé à freiner la pandémie et à contribuer aux
efforts internationaux visant à renforcer la résilience socio-économique au niveau mondial,
notamment par le biais d’une série de partenariats et de solidarité avec les pays et les populations
touchés.
Nous exprimons notre gratitude aux professionnels de la santé pour leurs services et sacrifices
inlassables dans le traitement et la prise en charge des patients dans des conditions extrêmement
difficiles. Nous saluons les efforts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres organisations nationales et internationales dans leurs efforts énergiques pour lutter contre la
pandémie.
Les pays du g7+ ont subi des conséquences sociales, politiques et économiques issues de conflits
qui ont duré des décennies, mais également du terrorisme, des catastrophes et de l’extrême pauvreté. Ces pays sont les plus vulnérables à la pandémie, car disposant des institutions, des
finances et un capital humain parmi les plus faibles pour faire face à cette crise et à ses conséquences sociales et économiques. En même temps, certains des États membres du g7+ disposent d’expériences pratiques en matière de gestion des crises multidimensionnelles, qui
pourraient être mises à profit dans la lutte contre le COVID-19.
Avec nos partenaires, nous demandons que les mesures immédiates suivantes soient prises pour atténuer l’impact de la pandémie sur les enfants, les familles et les sociétés dans les
communautés les plus vulnérables.
1. Soutenir l’appel du Secrétaire général des Nations unies en faveur d’un cessez-le-feu mondial :
Le COVID-19 est un défi qui met à l’épreuve notre souci de l’humanité et nous soutenons l’appel
du Secrétaire général des Nations unies en faveur d’un cessez-le-feu mondial. Il est temps de combattre l’ennemi commun, la pandémie, et de sauver des vies précieuses. Nous appelons toutes les factions et parties belligérantes à déposer les armes et à travailler avec les
gouvernements, les communautés, les organisations de la société civile et les organismes de
santé pour faire face à la propagation rapide de la maladie.
2. Investir dans les soins de santé publics et renforcer les institutions :
Le COVID-19 met à rude épreuve les systèmes de santé publique du monde entier. Les systèmes
de santé publique des pays fragiles et touchés par des conflits sont déjà limités par le manque
d’équipements de base et de personnel pour faire face à leur situation actuelle. La pandémie
COVID-19 submergera les systèmes de santé publique des pays du g7+, si la pandémie y atteint
un point de basculement.
Le soutien des organisations internationales humanitaires et de développement pour renforcer
les systèmes de santé dans les pays pauvres permettra de sauver des millions de vies. Prenant
acte du soutien actuel, nous appelons les pays et organisations donateurs à accroître leur aide
conformément aux principes du New Deal pour l’engagement dans les pays fragiles, afin de doter
ces pays de systèmes de santé plus résistants et de réponses appropriées pour prévenir, contenir
et se remettre de la pandémie.
Le partage des expériences, des connaissances, des bonnes pratiques et la coopération en
matière d’innovations scientifiques, de mobilisation sociale et de leadership adaptatif sont
essentiels pour faire face à cette pandémie dans un large éventail de contextes de crise. Par
conséquent, nous nous engageons à servir de plateforme pour les gouvernements, les
partenaires, la société civile et le secteur privé afin de partager les expériences, notamment par
le biais d’une “coopération de fragile à fragile” entre les pays fragiles et touchés par un conflit, et
dans le cadre d’efforts plus larges de coopération Sud-Sud et triangulaire pour freiner la
pandémie et renforcer les institutions.
Nous réaffirmons notre engagement en faveur de l’Agenda 2030 et de sa mise en œuvre, en
particulier pour les objectifs 3 et 16.
3. Soins aux personnes déplacées bloquées en raison de la fermeture des frontières :
Nous saluons l’hospitalité des communautés et des pays qui accueillent des personnes déplacées
et des migrants, obligés d’entreprendre des voyages difficiles en raison de guerres et de
catastrophes naturelles. Les fermetures de frontières occasionnées par le COVID-19 affectent la
vie et la sécurité d’innombrables réfugiés et personnes déplacées. Nous appelons les
gouvernements et les organisations internationales à prendre en charge leurs besoins et leur
sécurité, comme ils le feraient pour leurs propres citoyens et ce, dans un geste de solidarité
humaine et conformément aux obligations internationales.
4. Soutien à la reprise économique et au programme de paix durable :
Les pays fragiles et touchés par des conflits abritent de plus en plus les plus pauvres du monde,
et se trouvent à des stades critiques de leur transition politique et de leur développement. Ces
pays, sont déjà les plus durement touchés par le ralentissement économique résultant de
l’épidémie de COVID-19. Cela a affecté négativement les perspectives de génération de revenus
dans ces pays, impactant ainsi de manière importante leur autonomie. Le commerce et le secteur
privé risquent d’être gravement touchés par cette pandémie, comme l’ont vécu les trois pays du
g7+ lors de l’épidémie d’Ebola de 2014. Nous nous félicitons de l’annonce faite par la Banque
mondiale d’un plan d’intervention de 12 milliards de dollars, et par le Fonds monétaire
international (FMI) de l’activation de 50 milliards de dollars grâce à ses facilités de financement
d’urgence à déboursement rapide. Nous saluons également le soutien similaire apporté par
d’autres banques régionales de développement et d’autres donateurs.
Nous appelons les partenaires du développement à fournir des ressources suffisantes pour
soutenir les pays les plus fragiles dans leurs efforts pour contenir le virus et se remettre de son
impact.
Nous soutenons l’appel à l’allégement de la dette pour ces pays par l’exonération du paiement
des intérêts et le recours aux mécanismes des pays pauvres très endettés (PPTE), car la paix
durable et la stabilité dans les pays touchés par les conflits, demeurent le gage de la paix et de la prospérité au niveau mondial.
La distanciation sociale et le confinement seront très difficiles à maintenir en raison de l’absence
de filets de sécurité économique viables, d’infrastructures sous-développées et de la nécessité
pour les citoyens de subvenir à leurs besoins, en particulier dans les zones de conflit. Les pays les
moins avancés (PMA) enclavés qui dépendent du transit ininterrompu de marchandises seront
particulièrement touchés par la fermeture des frontières. Par conséquent, nous invitons
instamment les donateurs et les nations de ces régions à répondre aux besoins de ces pays par
des investissements ciblés dans la sécurité alimentaire, la coopération régionale, l’innovation
technologique et les sources alternatives de financement.
Nous, les membres du g7+, assurerons régulièrement un suivi et un examen des progrès réalisés
en ce qui concerne la déclaration ci-dessus.